jeudi 12 juin 2008

Le défaut majeur à faire disparaitre

Il y en a un totalement rédhibitoire que l'on se doit de supprimer pour parvenir à tenir debout sur le ski, c'est de se tenir en arrière. Un peu comme quand un nageur refuse de sauter d'un plongeoir ou un parachutiste d'un avion. Si vous avez cette tendance, souvenez-vous donc de votre envie de skier et d'aller de l'avant, elle doit être plus forte que votre peur. Pour ma part je m'en rend compte aujourd'hui, vouloir faire du ski 10 mois après avoir perdu ma jambe c'était un moyen astucieux de me retrouver face à ma peur et d'essayer de la combattre, de la braver, de la maîtriser et de la dompter enfin.

jeudi 7 février 2008

L'équilibre dans le mouvement



Pour apprendre à skier, il faut d'abord en avoir envie mais cela ne suffit peut-être pas. Il faut une grande motivation et pour moi c'est mon grand-père qui me l'a donné il y a 26 ans. J'avais 15 ans et après avoir essuyé mon premier échec en dévalant une piste sur le cul il m'avait écrit sur l'enveloppe contenant mes étrennes "tu saura skier !" Je ne pouvais pas le décevoir. Ainsi donc, chacun trouve sa motivation comme il peut. En tout cas je vous le dis tout de suite, il m'en a fallu du temps pour skier comme maintenant. Faut dire que je n'ai reçu qu'une heure de cours en tout et pour tout. Mais je dois l'avouer le conseil de ce moniteur est resté jusqu'à ce jour dans ma tête : "pour toi, il te faudra toujours skier de manière très coulé, tout en dérapage et jamais en force".


Quand les lois de la dynamique s'emparent de notre corps

Bien que n'ayant jamais lu d'ouvrage traitant du ski, j'ai un schéma très précis dans ma tête qui me permet de comprendre comment j'arrive à diriger mon ski. La première chose qu'il m'a fallu évacuer de l'esprit c'est de croire qu'il y a un début et une fin dans un virage. Je ne fais donc pas de virage isolés, cela n'a pour moi plus d'intérêt sauf pour me sortir d'une pente trop difficile. L'enchainement des virages permet d'emmagasiner de l'énergie cinétique pour la restituer dans la courbe suivante à la manière d'une échelle de perroquet. J'aime tant ce magnifique appareil de physique que c'est uniquement de cette façon que j'aime skier. Pour ceux qui veulent mieux me comprendre, allez donc contempler pendant quelques heures une échelle de perroquet et revenez pour lire la suite !

La vidéo vous montre que j'utilise mes bras comme d'un balancier. Je les écarte pour augmenter la force d'inertie du haut du corps. L'autre balancier se trouve en bas, accroché à mon pied ; c'est mon ski. Pendant que le haut du corps tourne vers la droite, mon ski tourne à gauche et vice versa. D'autre part, il faut que le ski attaque la neige de biais, jamais à plat pour que l'une des carres accroche et engage alors le ski dans une courbe (c'est le gros intérêt des skis paraboliques : ça tourne tout seul). Pour cela, la chose la plus simple est de faire balancer son corps comme un pendule, de part et d'autre d'un point milieu (qui dans le cas du ski est une droite car on se déplace). En fait la difficulté véritable du ski se trouve là : arriver à s'éloigner du point milieu qui est en fait le seul point d'équilibre existant lorsqu'on ne bouge pas. Faire du ski, c'est découvrir qu'il existe d'autres points d'équilibre sur lesquels on peut véritablement s'appuyer pendant quelques instants seulement... le temps de faire un virage par exemple. C'est ça pour moi la grande ivresse du ski !